
Le 104, établissement artistique et culturel, a vu le jour il y a 2 ou 3 ans dans le cadre de la nouvelle politique culturelle Parisienne, censée redonner un coup de jeune à la "ville-musée". Comme la nouvelle salle de la Gaité Lyrique, le 104 se veut moderne et en prise avec son temps, avec comme modèle les fameuses nuits Berlinoises qui ont la cote en ce début de 21e siècle. Si l'identité de la Gaité Lyrique est centrée sur les cultures numériques et l'ère digitale, celle du 104 est un peu floue, mêlant toute sorte de création artistique (théâtre, musique, art moderne, lectures publiques) avec quand même une image alternative et "arty" à respecter. Après des débuts poussifs et une réputation de projet raté cette salle commencerait à faire son trou, selon les dires de personnes croisées dans la fille d'attente de la soirée d'hier.
Tous les 3 mois le 104 organise des soirées à thème, les "nuits ouf", durant lesquelles se déroulent des représentations artistiques pluridisciplinaires tels que des concerts, des projections, des lectures voire des "activités insolites". L'idée de faire cohabiter le temps d'une soirée (et d'une nuit!) toute sorte d'activité artistique autour d'une idée commune est très intéressante. Hier le thème de la nuit ouf était "on the road", en référence au mythique bouquin de Jack Kerouac qui traite de la vie sur la route et de la liberté. Les cultures Beatnik et Hippies devaient donc être mises à l'honneur par le biais de lectures, de courts métrages faisant écho à la vie sur la route, et de musiques psyché/planante. Passionné par la beat génération, les hippie

J'ai malheureusement était plutôt déçu, quand je suis sorti de la salle vers 1h30 du matin. Il y avait du monde hier soir, mais aucun "beatnik" en vue.. Je suis pas fou je ne m'attendais pas à voir surgir de nulle part des "Kerouac" et des "Ginsberg", mais quand même des gens cool et intéressés par le mode de vie "on the road". Non, hier le public était un public parisien classique, composé de bobos et de jeunes faisant particulièrement attention à leur apparence. La plupart des personnes à qui j'ai parlé était venu voir Moriarty et ne savait même pas qu'il s'agissait d'une soirée consacrée à la contre culture beatnik.
J'ai fait beaucoup d'effort pour essayer de sentir le souffle de la beat génération et l'odeur de l'asphalte hier soir au 104 mais je n'ai strictement rien ressenti. Les représentations artistiques, mises à part les lectures, n'avaient que peu de rapport avec le thème de la soirée. Oui les lectures étaient parmi les seuls manifestations pouvant sauver cette soi disant nuit"on the road". Il était prévu que Rosemary, la chanteuse de Moriarty, lise des extraits du fameux "sur la route" de Kerouac, ce qu'elle n'a pas fait. J'ai cherché pendant une bonne demi-heure dans ce dédale immense qu'est le 104, la salle des lectures, en demandant au personnel de la salle qui n'en savait étonnamment rien. On m'a finalement fait comprendre que les lectures de Kerouac, qui présentaient pour moi un grand intérêt, avaient été annulés au dernier moment... La lecture des poésies trash d'Allen Ginsberg a elle bien eu lieu. Un Américain à lunettes a lu une vingtaine de textes issus de son ouvrage "Howl" en se rapprochan

Durant le reste de ma soirée, j'ai déambulé à travers l'immense espace du 104 à la recherche de prestations originales et intéressantes. J'ai raté deux des concerts auxquels je voulais assisté, ceux de Haight Ashbury et d'Andy Votel, à cause du temps passé à chercher les lectures de "Sur la Route". Ces deux artistes que je ne connaissais pas m'intéressaient puisqu'ils font pour le premier de la Folk Psyché et pour le second du Rock Planant. J'ai tout de même assisté à l'agréable et intense prestation de Moriarty, magnifique groupe Indie Folk Français. Des musiciens sincères, passionnés, et de grand talent. La voix énigmatique de la chanteus
