Ce dont il est question |
Ouvert sur l'international, le label prête ici son rayonnement à un crooner country américain relativement reconnu chez lui mais encore peu médiatisé en France. Un bel exemple de collaboration franco-américaine, comme à la grande époque. Et ce pour la bonne cause : l'album est un vrai bijou.
Sauvé par le père noël et surtout par ma mère qui a déposé ce petit objet quadri-dimensionnel au pied du sapin, j'ai découvert ce grand disque, un an après. Qu'importe, le voilà maintenant qui fait vibrer les murs de mon réduit, jour et nuit.
Ne connaissant rien de ce trentenaire texan, je me fie au macaron sur la pochette qui annonce une country racée et renouvelée, dans la lignée des plus grands. Curieux, je lance alors la première piste, How Are You Just A Dream, et là, c'est l'incompréhension : guitares sifflantes, pulsation énervée et chanteur qui braille. C'est parfaitement exécuté, mais ça c'est du garage, pas de la country. Est-ce une blague de l'éditeur ?
Le mystère est résolu dès la suivante, une bonne vieille ballade country à l'ancienne. Il voulais juste se faire plaisir sur l'intro.. On The Way Home (To Abilene), avec son arrangement minimaliste, sa pedal-steel appliquée, son sublime solo de guitare tout en économie, et surtout la voix de Micah P. Hinson, somptueusement déchirée, me scotche littéralement durant 3 minutes. La mélancolie accouche souvent de bonnes chansons, mais alors là, on touche à la perfection. A écouter le soir en rentrant chez soi, après une dure journée de boulot, comme l'a peut-être fait Micah P. Hinson, "on the way home to Abilene", le petite bourgade du Texas où il a écrit ce disque.
L'ami Micah P. Hinson |
Le reste de l'album alterne entre cette veine lente et mélancolique et d'autres chansons plus enjouées, banjos et guitares en bandoulière, comme The Same Old Shit, qui décrit l'affreuse banalité du quotidien avec une certaine lucidité : "and day after day after day, the same old shit"ou The Life, Living, Death and Dying of Certain And Peculiar LJ Nichols, morceau en forme de portrait au titre à rallonge qui renferme un jeu de pedal-steel plutôt jouissif. Quant à la référence à Johnny Cash lue sur le macaron, elle intervient de la façon la plus explicite sur Love, Wait For Me, somptueuse ballade où il mimétise de façon troublante le chant du maître. Plutôt fidèle à son pays, il inonde ses chansons de références à la religion, de façon évidente sur Good is God, et aussi de façon implicite dans certaines mélodies, qui rappellent des chants chrétiens.
Santander, record's place. |
On the Way Home (To Abilene)
Country écorchée