mercredi 27 mai 2015

C'est pas moi qui le dit, c'est la rue

Je me souviens : parole à la rue


Il arrive que des gens vous parlent dans le métro. Et vous
racontent leur jeunesse punk (ou pas)


Le métro occasionne parfois des rencontres
légendaires (Donoma, 2012)
Samedi, 16h. Dans le métro, ligne 7, en route pour l'université. Dehors, il fait un temps de chien, le ciel déployant ses 50 nuances de gris sans pitié aucune. A l'intérieur de la rame, les nuances de gris s'étalent tout autant sur les visages, dans cet entre-deux inutile qu'est le milieu d'après-midi. Un idéaliste résiste à cette invasion de mélancolie, et ce n'est pas celui que vous croyez..
Alors que je dévore un livre sur le punk pour un travail universitaire, un vieux clochard s'assoit à côté de moi, une cannette de bière à la main. Manifestement intéressé par le contenu de cet objet quadri-dimensionnel, il entame derechef la discute : « Les Ramones.. trop commercial..», avant d'aborder le cas épineux McLaren, inventeur/récupérateur proclamé du punk : « le punk, c'était un coup de Malcolm Mc Laren.. Tout ça n'est pas arrivé par hasard, quoi qu'on en dise. Il savait très bien ce qu'il faisait ». Je tourne la page, son regard s'illumine : « Siouxie and The Banshees ! Ca, c'était vraiment bon..Du vrai punk ! ». Comme quoi, on peut en apprendre autant en écoutant un vieux clodo qu'en lisant Greil Marcus.

Malgré une apparence d'aucuns jugeraient repoussante, les clodos
ont un tas de trucs à nous raconter.
A entendre la passion dans sa voix, et au regard de son look de vieux punk sans concession, qui a fini dans la rue, je lui demande, animé d'une vive curiosité : « T'étais où en 76-77 ? A Londres ? ».
Malgré des trous de mémoires évidents, rapport à l'alcool mais aussi tout simplement à son âge avancé, le vieux briscard creuse alors la boite à souvenirs: « Ouais, j'étais à Londres ! Comme c'était la mode, j'ai vécu un peu comme un punk. Le look, les concerts et la dope, mais c'était pas mon truc.. ». Surpris, je lui rétorque : « Ah ouais ? C'était quoi ton truc ? ». Il m'explique : « j'ai toujours été plus tourné vers le psyché.. Jefferson Airplane, Grateful Dead.. ». Le genre musical que les punks conchiaient ouvertement.. Pas rassasié, je veux en savoir plus : « Ah cool ! Tu les as vu en concert ? ». Dans son élément, le regard extatique, il se rappelle : « Ouais, 3 fois même ! Je me souviens d'un concert mémorable en Allemagne.. ».
Plus fort que le Punk : le DEAD
Alors qu'il reprend une gorgée de bière premier prix, je continue mon petit interrogatoire : « A Berlin ? Hambourg ? ». Il hoche la tête : « Non, non.. Hum.. ». J'essaye alors de l'aider : « dans le sud ? ». Bingo, l'intéressé jubile : « ouais ! C'était en Bavière, vers Munich.. ». Censier-Daubenton : l'heure pour moi de saluer mon ami de passage : « c'était cool ! A bientôt sur la ligne 7 ! ». Alors que je sors de la rame, je l'entend entonner un titre culte du Dead : « Such a Box of Rain ! », pendant que ses voisins se vident la tête en jouant à Candy Crush. Comme disait l'autre, il en faut peu pour être heureux.


Box Of Rain, Grateful Dead


dimanche 3 mai 2015

Jacco Gardner : le Live

CP: Laura Haddad
Comme vous ne le savez peut-être pas, Jacco Gardner était en concert à Paname fin avril. Comment s'est débrouillé le petit prodige psychédélique, qui avouait durant notre entrevue avoir connu des débuts scéniques pour le moins difficiles?
Après la soirée et l'interview, le live! Et ce n'est peut-être pas la dernière fois que je vous bassine avec lui, comme la sortie officielle du nouvel album.. c'est demain!

Reportage nourri des photos de ma photographe attitrée : Mademoiselle Laura Haddad (Merci Laura, bisous)